A peine rentré d'une reco TDS et d'une ouverture de la cabane de l'a neuve, me voici au départ d'un des plus beaux Trails alpin de la saison. La nuit est très courte et le réveil sonne à 1h45 déjà. C'est dur mais la motivation est belle et bien là. Le déjeuner est le bienvenue et j'arrive a chamonix vers 3h15 afin de prendre mon dossard et faire le contrôle matériel. C'est déjà l'effervescence sur la ligne de départ et je discute avec mon ami valdôtain Franco Collé. Il y a du très beau monde sur la ligne de départ avec les Chaigneau, Symonds, Pianet et j'en passe. Une bonne densité d'excellents coureurs pour cette manche de skyrunning. Pour les moins connaisseurs, le skyrunning est un circuit présentant des épreuves aux caractères montagneux et au fort ratio km et dénivelés. Bref, c'est en quelque sorte la coupe du monde de Trail en catégorie ultra pour ce 80km. 4h, il est temps de s'échapper des rues encore endormies de Chamonix et de grimper tout là-haut en direction du Brevent. Plus de 1500m à monter, cela a de quoi refroidir. Je pars assez vite et je me sens vraiment pas si mal sur cette route bien pentue à la sortie de Chamonix. Le chemin se fait un peu plus roulant et je reste autour de la 20ème position à l'arrière du groupe de tête. La quinzaine de coureurs devant moi s'égare en voulant suivre un torrent et je les préviens en apercevant une balise devant moi. On monte pas mal et beaucoup de coureurs courent sur cette montée multipliant les épingles. Je reste prudent et laisse passer les plus pressés. Nous montons toujours autant et le terrain se fait plus technique et légèrement plus raide. Je fais l'effort pour recoller à Merillas et Pianet et nous rejoignons le peloton de tête 10 minutes avant le refuge de Bel-Achat. C'est une journée fantastique et je donne un coup d'œil sur la chaîne du Mont-Blanc. C'est Sebastien Chaigneau qui donne le rythme en courant durant toute cette ascension. Le rythme est bon et je suis assez facilement le groupe de tête. Nous sommes une petite vingtaine de coureurs et je profite de l'arrivée au Brevent pour me replacer un peu. C'est superbe et les sensations de début de course sont bien présentes!C'est particulier car personne ne veut prendre les choses en main et ça ne descend pas trop vite jusqu'à Planpraz où je suis un des seul à me ravitailler. Ça ne boit pas en tête de course? Avec mon court arrêt, je me retrouve 50m derrière la tête de course et je reste calme sur la traversée pour la Flegère en recollant petit à petit au premier. Eh ben, il y a du beau monde ici! Nous pointons à la Flegère et poursuivons pour la Tête aux Vents. Cela commence à accélérer un peu et je me sens mieux un peu en retrait pour avoir mon propre rythme. Je reste 1 petite minute derrière et je profite de cette descente au col des Montets pour garder le même écart. Je suis autour de la 10ème place et tout va pour le mieux. J'arrive au Buet au km26 où Candide m'attend pour le ravito. Je lui donne ma Petzl Nao, fais le gros plein d'eau pour la suite et reprends aussi quelques barres +Watt. C'est parti pour la petite incursion dans le vallon de Berard et les chalets de La Loria. Chaigneau et un coureur polonais me passent et relancent plus que moi sur cette partie de transition en direction des Granges. Ce n'est pas une partie de plaisir pour moi car je suis plus en marche rapide que en course. Pianet me rattrape avec une grosse allure mais je n'essaie pas de le suivre. Je monte et je suis maintenant plus haut que la limite de la forêt ce qui me permet d'apercevoir plusieurs trailers juste devant moi et la tête de course environ 8-10 minutes devant. Je grimpe bien et sous le col de la Terrasse je reprends 4-5 coureurs dont Giguet pas au mieux. Je m'accroche et je bascule ainsi 8ème au col de la Terrasse où je salue l'ami chamoniard Yann Gachet, bénévole sur ce point. C'est beau et je m'engage bien dans la descente pour distancer le polonais de Salomon et contenir l'écart sur les premiers. C'est une descente un poil trop prudente de ma part mais quand même correcte alternant neige, rochers et bons sentiers jusqu'au barrage d'Emosson. Je suis chez moi en Suisse et ça me booste bien d'autant que je retrouve Candide à La Chapelle du barrage pour le ravito.Un coup d'eau, une banane et c'est parti pour le plongeon en direction de Chatelard. C'est une partie que je n'ai malheureusement pas pu venir reconnaître faute de temps mais je fais avec.J'alterne des passages entre pierriers, passages techniques et bon chemin en forêt. Swierc le coureur polonais me reprend avant Chatelard où un contrôle surprise de l'organisation nous attend. C'est une bonne chose pour ces courses et après 1 minute je repars a l'assaut de Catogne. Je suis bien bien motivé et déterminé à tout donner!!! Je reprends assez vite Swierc et j'essaie de le distancer mais il est bien costaud. Peu avant le bassin des Esserts, j'aperçois Chaigneau et Pianet 2 minutes devant moi. Il est temps de faire le plein et je croise Léon de Champex à ce ravitaillement. Une moins bonne surprise m'attend car le chemin que j'ai reconnu en me basant sur la carte du parcours ne correspond pas et nous restons sur la route au lieu de couper via l'ancien chemin d'alpage. Le polonais attaque sec à la sortie du ravito et je le laisse partir. Je bois beaucoup et je reprends petit a petit Pianet qui est en mauvaise posture. Je l'encourage et je grimpe au mieux jusqu'à Catogne. Devant moi, il y a 3-4 minutes d'écart et il est encore possible de revenir. Je souffre dans la dernière traverse vers le col de l'Arolette car je commence à manquer d'eau et je me rafraîchis avec un peu de neige. C'est chaud et heureusement je retrouve un peu d'air du côté de la tête de Balme. Je suis 8ème a ce moment mais je n'y pense pas trop et je continue mon périple. Je perds un peu de lucidité et j'économise l'eau qu'il me reste jusqu'au Tour. Je croise Emelie et Kilian après le col des Posettes et leur encouragements me donnent un bon coup de fouet. Je me bouge et je reprends bien mes esprits dans la belle descente pour le Tour qui est finalement vite avalée. Me voici au village et je cours les quelques mètres jusqu'au ravito.Il fait chaud et on m'indique Chaigneau 1 minute devant moi. J'essaie d'être rapide mais je veille à bien boire et manger un morceau de banane en prévision de cette partie roulante jusqu'au Bois. Les jambes deviennent de plus en plus dures mais j'arrive encore à courir a une allure correcte. Je me concentre et essaie de bien me relâcher pour la dernière montée en direction du Montenvers. Je retrouve Merillas avant le Bois, il boîte et je suppose son abandon au prochain point. Je l'encourage et lui indique le poste de ravito dans quelques minutes. J'arrive quelques secondes derrière Chaigneau et je subis un 2ème contrôle matériel. Je me rafraîchis et repars assez rapidement pour cette dernière portion bien caillouteuse. Je suis en 6ème position et mes jambes sont bien dures et ne me permettent pas d'avoir une super vitesse ascensionnelle. Seb me rattrape à la buvette des Mottets et après un petit bout avec lui, je file seul vers le Montenvers. C'est plus très long mais il faut encore s'accrocher sur la traversée jusqu'au plan de l'aiguille qui nécessite de nombreux passages alternant marche et course. J'ai les jambes trop lourdes et un coureur écossais me reprend 5 minutes avant le refuge. Je n'ai pas les jambes pour le suivre et j'essaie de limiter l'écart en espérant le revoir dans la descente. Je prends un verre d'eau au refuge et je me laisse aller dans ce dernier tronçon. Je reprends un peu d'énergie mais je n'arrive pas à revenir. Candide m'attend a l'entrée de Chamonix et je savoure ce dernier kilomètre en ville. Je termine ce 80km qui en faisait un peu plus en 11h56 a la 7ème place. Un super résultat et une course magique sur un des parcours de Trails les plus beaux au monde!Quel plaisir et quelle belle satisfaction d'une course bien pleine. Il manquait un peu d'énergie dans le final mais le résultat est très bon pour ce type d'épreuve. Place au TVSB sur mes sentiers!!!Crédit photo: Fabio Menino, J-F Bourgine, Ski&Run, JH Gabioud
6 juillet 2015
80km du Mont-Blanc, la magie des montagnes!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Bravo, Jules Henri ! Magnifique !
RépondreSupprimerAline