Trofeo KIMA, quand la terre rencontre le ciel!

KIMA, un nom qui résonne dans mes oreilles depuis 2010. En effet, suite à l'arrêt de l'Utmb, Kilian Jornet y était et c’est donc la première fois que je connaissais cette course. Suite aux reportages et diverses photos présentant cette course comme hyper technique, je me suis dit qu'il fallait y participer une fois. Ce mois d'août 2014 était le moment propice pour découvrir cette épreuve de skyrunning car aucunes courses de l'Utmb n'étaient à mon programme.
Le Val Masino est une petite vallée encaissée et barrée par des falaises dans la région de Sondrio en Italie. Un endroit fait pour une course particulière...

Ce dimanche matin, je suis présent pour le départ à 6h30 pour les 48km et 3800m+. Rien de bien méchant sur le papier mais le terrain est une toute autre chose et je suis prévenu. Pour une course de ce niveau, ça ne part pas trop vite et je tiens assez bien le rythme sur ces premiers kilomètres. Par contre lorsque Kilian prend le rythme en main, les choses changent… Cette première partie est assez décevante car ça monte sur une route goudronnée de plus en plus pentue mais l’envie de voir la suite est trop forte. C’est assez dur car je suis parti relativement vite en courant tout le long. Les deux derniers mois d’entrainement étaient dédiés au Tor des géants et ce n’est pas tout à fait le même type d'effort. Je trouve enfin un petit sentier bien pentu en forêt pour mieux m'exprimer et je passe devant les premières femmes.

Ce n’est pas les grandes jambes aujourd'hui et je stagne un peu sur le replat de Pedrarossa. Le chamoniard Manu Ranchin me passe et j'essaie de trouver mon rythme dans cette montée. J'arrive enfin au refuge Ponti et je suis toujours un peu à la peine. La partie technique se profile avec un bon pierrier pour atteindre La Bochetta Roma. Je revois Manu Ranchin qui est assis et me dit s'être blessé à la cheville.

Ça va un peu mieux et je me lance dans ce passage. C'est bien exposé et je me tiens aux chaines, c'est ça KIMA!!! J'hallucine de voir un trail parcourir ce type de terrain mais ça me plait. J'attaque bien la descente dans la neige et je me relance à nouveau dans un pierrier. Je ne suis pas assez relâché dans cette traversée et je perds quelques rangs. C'est un dédale de roches et la progression est assez compliquée! Je perds même un peu le chemin car je suis un peu trop descendu, mince!

Pas grave et je remonte péniblement en direction du Passo Camerracio. Je bois un peu et je m'engage dans cette nouvelle cheminée. C'est à nouveau super technique et je me tiens aux chaînes alors que des cailloux tombent un peu dans tous les sens. Je suis un peu démotivé car je pensais mieux m'exprimer sur ce terrain et je le subis pour le moment. C'est long lorsqu'on progresse à 4km/h et j'arrive enfin au refuge Allievi à mi-parcours. Quelle course et quelle difficulté à courir!!!
Candide est monté au refuge et il m'attendait plus tôt. Il m'encourage et j'essaie d'accélérer un peu en montée. C'est mieux mais toujours autant exigeant. Je rattrape plusieurs coureurs et les passages des différents Passo ne sont qu'une succession de cheminées avec des chaînes. C'est juste fou et quand même super dur!!! C'est là qu'on se rend compte que Kilian est un bouquetin car il vole sur ces sentiers!
A travers les nuages, j'aperçois le refuge Giannetti et après une traversée un peu plus évidente j'y suis. Un peu d'eau et en avant pour le final avec le passage de Barbacan. C'est encore un bon passage technique et je me monte mieux qu'au début de course?! Me voici au sommet et on me signale la descente finale par des « solo discesa »!!!

Bon, c'est simple, il n’y a pas de sentier. A nouveau des grosses dalles de granite bien humide avec des chaînes tout le long. Ce n’est pas le moment de se blesser et j'assure. Ouf, les chaînes finissent et je suis sur un semblant de sentier entre boue et roches super glissantes.

Je ne suis pas super à l'aise et je ne préfère pas me faire mal. Voici le refuge Omio, dernier des refuges de cette épreuve mythique. Le sentier s'améliore un peu et je suis bien plus à l'aise jusqu'à Bagni Masino. Les 6 derniers kilomètres sont à nouveau un peu ennuyeux mais le passage dans San Martino est bien sympa avec plein de spectateurs. Encore 3 kilomètres et me voici enfin de retour à Filorera. 8h07 pour 48km, c'était pour le moins technique. KIMA 2014, une course unique et vraiment hors du commun!!!