14 mai 2014

Viva Transvulcania La Palma!

Cette épreuve mythique m'attire depuis 2 ans. Les organisateurs ont fait une grosse promotion de leur course lors des 3 dernières éditions en invitant de nombreux coureurs de skyrunning et en médiatisant ce trail. Les photos et reportages des années précédentes m'ont donc poussé à y venir débuter ma saison de trail au soleil. 
Nous sommes donc arrivés à l'île de La Palma dans les Canaries 3 jours avant la course afin de s'acclimater un peu et de découvrir les sentiers. L'île est petite, les routes tortueuses mais on s'y sent bien entre reco du parcours le matin et plage l'après-midi. 

Les premiers sentiments sont très positifs et la fête devrait être belle. Nous regardons le kilomètre vertical le jeudi précédent la course avant d'aller chercher les dossards la veille de course. 

Nous y voilà, le 10 mai nous sommes tous regroupés sur la place du phare de Fuencaliente au sud de l'île. Le matériel obligatoire est limité au strict minimum et je suis vêtu au plus juste avec mini short et débardeur. 

L'ambiance est super et nous attendons sur la ligne de départ ou l'on croise quelques visages bien connus comme Kilian, Emelie, Maude ou encore Yohann Stuck avec qui j'échange quelques mots. 
La musique à plein tube et le compte à rebours commencent ! C'est parti et les 2000 coureurs sont lâchés! C'est magnifique et je trouve que le départ n'est pas trop rapide. Nous contournons le phare et partons de suite en montée en direction des volcans. Il y a énormément de monde et toutes ses frontales forment une magnifique guirlande. Je suis dans le chemin de sable en compagnie des filles du team Salomon et je profite pour prendre mon rythme. J'ai de super jambes et je suis très à l'aise à courir cette montée. J'accélère un peu tout en recherchant une bonne adhérence. Le terrain est uniquement composé de roche volcanique concassée ressemblant à du sable et rendant l'avancée parfois difficile. Tout va bien et le départ passe super, je continue mon petit périple et bientôt je vois pointer les lueurs de Los Canarios au km7.
Et là, c'est juste un moment fantastique avec du monde partout!!! Il est 6:40 du matin et les ruelles sont bondées! C'est une ambiance du tonnerre et les gens crient dans tous les coins. 
Je remplis rapidement une flask Salomon par sécurité car je ne connais pas la montée suivante. 
700 mètres de dénivelés de fait et j’ai une impression d'être assez facile en montée, merci le ski alp!

Le jour pointe le bout de son nez durant la montée à Las Deseadas et un petit courant fort agréable rend ce moment très plaisant. Je suis avec Javier Dominguez du team Vibram qui avait fait 3ème au dernier UTMB. Je trottine beaucoup par rapport à d'habitude et dès que la pente est plus forte, je m'énerve dans ce sable en marchant au maximum de mes possibilités. Il me laisse passer mais me rattrape sur les plats. 

Wouah, le lever de soleil arrive et c'est magique sur ces volcans. C'est même grandiose!!!

Tout va bien et j'aperçois Anna Frost depuis un moment quelques mètres derrière moi. Elle court tout le temps!!! Me voici au ravito au km17 où je remplis à nouveau une flask et je repars à l'assaut des volcans. C'est génial et j'ai un plaisir fou à courir! Anna se rapproche et dans un mur où je marche en remuant le terrain, elle court et revient sur moi. Trop forte!!! Nous voilà ensemble sur la descente pour El Pilar au km25. Ça descend pas mal vite et mise à part une cheville bien tordue, tout est ok! On nous annonce à 20 minutes des premiers avant le gros ravitaillement d’El Pilar. C’est jolie place de pic nic mais une ambiance de folie règne pour cette Transvulcania. C'est indescriptible! Les gens sont partout.

Anna a filée en douce sans pratiquement s'arrêter alors que je profite de faire le plein et de manger quelques fruits secs. 2h43 pour 25km et environ 2200m+, c'est un départ bien rapide tout ça. On verra pour la suite... 
Sur cette première partie, les sensations sont excellentes et ça fait longtemps que je n'avais plus eu autant de plaisir!!! Un plaisir d'être juste ici dans un décor exceptionnel!

La piste en direction de Reventon est ennuyeuse mais je reviens sur Anna dans la première partie car elle n'est pas certaine du chemin. En effet, un sympathique sentier longe cette route 4x4 mais nous empruntons malheureusement la dite route. Ce n’est pas mon fort mais je m'accroche et maintien une vitesse correcte. Sur la fin de la piste, des coureurs espagnols et Sylvain Couchaud me dépasse. 

Km33, un ravito avant de repartir en direction des picos et de la crête pour le Roq de la Muchados, ça va pas mal !

Le sentier est un peu moins bien pour moi car il est en montée pas très pentu et je suis en mode marche actuellement. 

C'est beau et toujours un petit courant maintien la température à un niveau agréable. Je stagne un peu mais je retrouve un bon pas et je peux bien courir les petites relances. Je vois un coureur Salomon revenir avec facilité et c'est Jonathan Wyatt qui ravitaille Anna Frost. Un petit mot sympa et il continue. Me voici au refuge de Los Roques situé dans les rochers. Le chemin est bien entretenu car nous sommes sur le GR le plus parcouru de l'île. Je suis un peu limite en eau mais je croche et je vois le pico de la Nieve, lieu du prochain ravito. Je prends le temps de bien m'hydrater et la seconde femme me rejoint. C'est une petite espagnole du team la sportiva et je prends son sillage. Ces crêtes sont magnifiques mais demande une relance continue et je suis content car je cours encore bien et je trouve un bon rythme sur cette traversée. Encore un petit stop au pico de la Cruz et en avant pour les observatoires du Roq de la Muchados à 2460m. Ça commence à chauffer quand j'arrive au sommet. Je suis relativement frais et bien. Les jambes sont ok, l'estomac fonctionne et je suis prêt pour cette descente finale. Je suis de nouveau avec Sylvain et je le laisse aller suite à un arrêt pipi. 

J'ai parlé de descente mais après 4km je remarque que je ne suis presque pas descendu et mon rythme est sans cesse coupé par ces pénibles remontées. J'en ai un peu marre mais je me remotive et accélère un peu dans la descente. La chaleur commence à être pesante et je sens cette désagréable impression de ne pouvoir rien faire. Plus je descends et plus je chauffe! La descente se fait aussi plus technique et je commence à souffrir un peu du manque de kilomètres d'entraînement dans les sentiers difficiles. Je regarde les panneaux de randonnée pour m'aider et j'arrive péniblement au ravito d'El Time. Ouhh, je suis en surchauffe, bien lucide mais petit mal de tête et l'impression d'étouffer. Ça me presse un peu comme un poids sur la tête. Je prends un coca et j'embarque le glaçon au fond du verre après avoir été bien arrosé par les bénévoles. C'est bon et ça me fait baisser un peu la température. Le sentier est maintenant parsemé d'embuches avec de grosses roches volcaniques partout et je marche... Ça lâche un peu dans la tête et je suis obligé de ralentir pour ne pas tomber. J'ai chaud!!! Les replats, je les marche aussi... Ça ne s'améliore pas vraiment et je retrouve un peu de motivation en m'approchant du mirador d'El Time. Je profite de me faire arroser par des enfants et chaque points d'eau est bon pour baisser ma température. Je suis bête mais j'ai mes flasks encore bien pleine d'eau et je profite de boire et de m'arroser. Enfin un peu de vent et je reprends vie car ma température à enfin baisser. Je vois la plage de Tazacorte juste dessous moi et je rêve d'un petit plongeon. 
Je suis content car la fin est proche et le coup de chaud est passé. Allez, encore une douche complète par les bénévoles et en avant pour les 4 derniers kilomètres. 
Je termine mon parcours dans une ravine pleine de sable avant de grimper sous Los Llanos avec l’itlaien Matia Ronconrini. On parle un peu et on décide de terminer ensemble. L'arrivée dans la ville est sympa avec beaucoup d'encouragement sur ces derniers kilomètres. Voici la ligne, 8h43 pour 73km. Je suis content car les sensations étaient bien présentes et le temps correspond à ce que je prévoyais. Bon le vainqueur est arrivé depuis un moment mais j'ai découvert un autre aspect du trail : le skyrunning qu'on pourrait apparenter à de la course de montagne longue distance. 

A peine la ligne franchie, je suis pris en charge pour une chose jamais vue! L'après course.

En premier, je peux boire et manger et on me contrôle le matériel. Ensuite place à une petite douche, la mini piscine pour finir sur la table de massage!!! Le rêve!

Cette Transvulcania est exceptionnelle!!! Le tracé est superbe, les spectateurs partout et l'organisation très pro! Les bénévoles vous offrent tout ce dont vous avez besoin et je donnerais l'exemple d'un bénévole m'ouvrant une banane avec des gants! Je conseille à tout le monde de venir y faire un tour pour la beauté de l'île, pour les volcans et pour la course ! 



L’an dernier je n'arrivais pas à avoir de super sensation en course. En faisant quelques ajustement, je me suis senti mieux et on verra à la prochaine course dans un mois...


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