La pluie, la neige, le vent, le froid, cette 10ème édition de l’UTMB fut des plus difficiles. J’étais sur la CCC et la météo ne nous a pas épargnée. Le matin, avant le départ on nous annonce que la course est tronquée de ses 2 têtes : la tête de la Tronche et la tête aux Vents.
Je patiente dans la Gelateria
proche du départ et je me rends au dernier moment sur la ligne. Il fait frais
et je préfère garder la veste pour le départ. 3, 2, 1, c’est parti !!!
Les départs sont toujours autant
émouvants et l’ambiance est super. D’entrée, les coureurs rapides prennent les
devants et je suis un peu en retrait. Dans la montée sur Villair, le rythme est
très rapide et je suis un des premiers à marcher. J’en profite pour enlever
déjà ma veste et prendre mes bâtons. Je suis en mode marche et je reprends des
coureurs dans cette montée. Je grimpe bien et je reviens juste avant Bertone
sur la première femme. Déjà le refuge, la montée se termine trop tôt ! Je
ne m’arrête pas au ravitaillement et je fixe mes bâtons sur le sac. C’est parti
pour le balcon du Val Ferret et cette partie bien roulante. Mon manque de vitesse se fait ressentir mais
finalement je limite la casse et les sensations sont bien meilleures que l’an
passé. Un petit coca à Bonatti et je file sur Arnuva. Je remarque alors la
perturbation neigeuse sur le grand col, c’est bouché et il va faire
froid ! A l’approche d’Arnuva, il neige de plus en plus et j’enfile le
buff et les gants. Vivement le ski !
Malgré le froid, je me sens assez
bien et j’essaie d’accélérer dans la descente sur Arnuva. Malheureusement, je
suis vite ramené à l’ordre car les chemins sont déjà un champ de boue !
Mince, j’assure, pas le choix ! C’est décidé en arrivant à Arnuva, je me
couvre! J’enfile mon pantalon pluie et ma veste. Je suis surpris car la
majorité des coureurs ne s’arrêtent même pas. La montée au grand col, je la
connais par cœur ! Le chemin est super glissant et je m’accroche à mes bâtons
pour rester en équilibre. C’est dur et je n’arrive pas à avoir un gros rythme,
je suis comme ralenti par le froid. Je suis juste heureux d’arriver au sommet
et je me fais pointer dans le vent et la neige. Quel courage pour les bénévoles
de rester au col ! C’est parti pour la grosse descente du val Ferret où
j’espère recoller un peu à la tête de course comme l’an passé. Les jambes ne
veulent pas tout lâcher avec ce froid et je retiens trop. C’est dur mais il
faut courir et toujours relancer sur cette partie. Voila La Fouly, enfin !
Corinne m’encourage à l’entrée du village et je me réfugie dans la tente de
ravitaillement où Candide m’attend.
Il reste encore une bonne partie roulante
pour Champex mais celle-ci se déroule bien et je fais route en compagnie de
Yann Bessard de Riddes. Ca fait du bien de parler un peu et ça passe aussi plus
vite. J’accélère un peu dans la montée sur Champex et j’arrive à bien relancer
mais je ne rattrape personne. Après un cours arrêt à la base vie, je pars en
trottinant le long du lac. A l’approche de Bovine, la pluie revient et je
ressors la veste. Sur cette route en forêt, je me demande pourquoi je
cours ? Des fois, mieux vaut ne pas penser et continuer à avancer. Bovine,
cette belle montée faite de rochers et de torrents est toujours aussi sympa.
C’est cours et je vois enfin 2 coureurs devant moi. Je relance un peu mais il
neige à gros flocon et je baisse la tête. Un seul but, avancer et prendre le
thé chaud au ravito. Une petite montée et j’arrive dans l’écurie aménagée comme
poste de ravitaillement. Je prends un thé et je discute un peu avec Patrice.
Quelle météo !!! C’est horrible et terrible ce temps. Je pense à tous ces
coureurs de l’UTMB et je me dis qu’ils ne vont peut-être pas partir. Je
descends encore correctement et j’arrive à retrouver un peu de plaisir sur ce
chemin jusqu’à Trient. A Trient, je remets une couche d’habit pluie ! Plus
qu’une bonne montée et tout sera fini. Je me réjouis d’y arriver, cela est mon
seul but. Je monte encore d’un bon pas cette montée des Tseppes et peu avant
l’arrivée à Catogne, j’aperçois Damien Vouillamoz devant moi. J’assure mon pas
dans la descente et je reviens sur Damien au milieu de la descente. Nous nous
connaissons assez bien et nous faisons route commune dans la descente sur
Vallorcine. Candide me ravitaille assez rapidement et je sors presque aussitôt
de la tente. Damien me suit et nous trottons jusqu’au col des Montets. Le
rythme est assez bon mais je préfère marcher certaines portions. Le voila, ce
dernier col ! Il ne reste plus qu’à se laisser glisser en direction de
Chamonix. C’est simple à dire mais le balcon nord est encore bien compliqué et
nous sortons peu après Argentière la frontale. Je déteste ce sentier qui monte
et descend tout le temps ! Des lumières, le Lavancher approche !
J’encourage Damien et nous passons le village encouragé par Sylvain son frère
et Théophile. La pluie retombe de plus belle et le brouillard est aussi
présent. C’est sinistre ! Je ne pense plus qu’à une chose, arriver et
aller boire un bon chocolat chaud. Damien souffre un peu plus mais nous
approchons, nous arrivons. Ah, une frontale arrive derrière nous. J’accélère un
peu mais un coureur me dépasse, tant pis. CHAMONIX, enfin ! L’aventure se
termine après 11h01 à la 23ème place sur le parcours de la CCC 2007.
Je suis juste content d’arriver et je remercie ma famille pour son aide. C’est
pour eux que j’ai été au terme de ce trail dans ces conditions difficiles. Dans
ma tête, le Tor des Géants est déjà bien présent et j’espère vivre une tout
autre aventure au val d’Aoste !
Merci à tous pour vos encouragements et à Fédérico et Jean-François pour les photos!
Salut Jules-Henri,
RépondreSupprimerJe viens de lire ton récit (bien écrit) qui retranscrit bien ce qu'on a pu vivre sur ce parcours avec ces conditions météos.
La frontale avant Chamonix, c'était moi ( en mode Christophe Lemaitre) :-))
@ une prochaine fois
Cédric