23 mai 2011

GR73, au bout de l’effort, la victoire !!!

La préparation au Tor des Géants continue et passe donc par des trails de préparation afin de jauger ma forme et de me tester en course. Dans cette optique, j’ai décidé de m’aligner sur le Gr73, un trail pas assez connu mais très exigent avec 73 km de sentiers techniques et 5000m+ au compteur!
Je prends donc le départ à 5h00 de Cruet en Savoie sous les flambeaux et avec la sono à fond! Il est temps de se réveiller et d’être tout de suite dans la course, la journée sera longue. Prost à Petit part rapidement et je reste autour de la 10ème place tout en gérant les 4 premiers kilomètres dans les vignes. Après 2 km, nous nous égarons à un croisement et faisons demi tour, tant pis 1 minute de perdue et je recule vers la 20ème place. Depuis le départ, je me prends la tête avec ma ceinture porte dossard et je dois m’arrêter pour raccrocher celui-ci (mon dossard sera donc dans mon dos toute la journée, la seul position ou il ne me gêne pas…).





Il est temps de débuter l’ascension de la Roche du Guet, ça part rapidement et je dois vite arrêter de courir pour adopter un rythme de marche rapide avec les bâtons, 2-3 coureurs me doublent... Il fait déjà chaud et il n’est que 5h30, je pense déjà à la gestion de ma course et je sais que la journée sera rude ! Le chemin devient plus raide, je suis d’un coup plus à l’aise, je tire sur mes bâtons et je passe 6ème au sommet de la 1ère montée. Tout va bien et le panorama est très beau, je suis entouré de chaînes de montagnes. Cela change beaucoup de l’édition 2008 où nous étions partis sous la pluie ! J’assure les premiers mètres de la descente et longe la crête du Mont-Gelas en compagnie d’un trailer avec lequel je papote un peu ! Cette partie jusqu’à la Thuile est assez longue et je vais trottiner une bonne partie tout en assurant les portions techniques… Il est temps d’attaquer une première descente sérieuse pour atteindre le ravito de la Thuile. Il faut être prudent car le chemin est parsemé de feuilles mortes masquant les obstacles. J’arrive dans un pré mouillé et là je glisse et pose les fesses par terre, une petite alerte mais je suis rapidement d’attaque. Encore une montée sur goudron et me voici au kilomètre 20, au lac de la Thuile, le premier ravito ! Je fais un ravito éclair tout en remplissant le camelback, je suis toujours 6ème à 5 minutes des premiers !
C’est parti pour une longue portion jusqu’au Aillons km 43, je ne me pose pas de question et continue d’alterner course au plat et marche en montée. Cette partie sur route forestière est assez monotone et je pioche un peu, je suis seul et les kilomètres ne défilent pas vraiment ! Avant la remontée sur le col du Marocaz, j’aperçois 3 coureurs devant moi et la motivation revient vite. Je me force à courir les faux plat montant et je reprends mes 3 prédécesseurs juste après le col, ça monte raide et je discute montagne avec Bruno Durand, ça me fait un bien fou ! La Gallopaz approche, je pars d’entrée avec un gros rythme de marche dans la montée et quand je reviens sur le 2ème à la sortie de la forêt, j’aperçois l’homme de tête, l’espoir Matthieu Brignon. Je le reprends quelques mètres sous le sommet et on m’annonce en tête à la Gallopaz à 9h03, une petite pensée me traverse l’esprit pour mon frère Candide qui vient de prendre le départ du petit parcours. Pas le temps de profiter du panorama que je me lance dans la descente, je veille à bien manger et je sais qu’il y a un point d’eau 5 km plus loin. Je remplis à nouveau mon camelback aidé par les bénévoles et je repars pour les Aillons. J’ai l’impression d’être collé au chemin dans la montée en direction des chalets de la Buffaz, mais en fait le chemin est tellement raide que je ne peux faire autrement. Je pense que derrière moi, ils ne sont pas loin ! Enfin je débouche sur la clairière et les chalets, je salue les bénévoles et je me jette dans la descente, j’assure bien, c’est du bon boulot ! J’aperçois les Aillons à 2 km et je dois parfois malheureusement traverser des prés mouillés pour arriver à la station, ce n’est pas super pour les pieds.
J’arrive au ravito des Aillons km 43 en 5h30, je suis vraiment bien mais je sais que cela ne peut pas durer. Je prends le temps de bien boire et manger salé avant de repartir. Je cours sur les 2 km qui vont m’amener au départ du chemin pour le Grand Colombier, le juge de paix de ce Gr73.



Cette montée va être un des moments les plus durs de ma course, je n’ai aucun point de repère et le chemin monte pour aussitôt descendre, j’ai l’impression d’être dans un cycle infernal et je suis terriblement seul, il n’y a pas un chat !
Je profite au moins de manger mes bonbons Powerbar Coca, ça passe encore bien! Je sors enfin de la forêt et j’aperçois deux bénévoles et je mesure la distance qui me sépare du sommet. L’arrivée au col de Cochette est une formalité et je ne vois encore personne derrière moi. Le Grand Colombier, depuis le temps que je le voyais celui-là, j’y suis, je baisse la tête et monte pas par pas… Je vois les bénévoles, c’est le sommet, je reste une petite minute pour manger et apprécier le paysage Savoyard où il ne manque que les chamois...
Encore 21 km, je descends en assurant toujours les passages techniques et je repasse au col de Cochette où on m’annonce 13 minutes d’avance sur le second, c’est bien mais c’est encore long et dans cette chaleur la défaillance n’est jamais loin ! Je file sur les chalets de la Fullie quand je remarque que je tire sur mes dernières gouttes d’eau ! Le doute s’installe et je sais que le prochain ravito est au sommet de la piste de ski du Mont-Pelat, c'est-à-dire dans 7 km, aie aie aie !!!
J’arrive au chalet et je ne pense qu’à une chose, de l’eau ! Les bénévoles m’indiquent par bonheur une fontaine, ouf sauvé ! Je bois, je m’arrose et fais le plein, c’est décidé je n’aurai pas de crampes. Je poursuis ma course sur la crête en direction du Mont-Pelat, je ne sais pas vraiment où j’en suis et je ressens de la lassitude, je cours moins et marche même sur le plat.
Je suis sur que derrière moi ça va revenir en trombe. Je longe les pylônes du pomalift et j’arrive au Mont-Pelat, que ça fait du bien de parler et de voir du monde. Maintenant direction Mont-Charvet et Cruet, c’est parti, je cours toujours bien et cette partie passe très rapidement. Mon estomac a dit non et je ne mange plus, mais au moins je cours ! Je marche très bien jusqu’au dernier Mont et j’attaque la dernière descente avec encore de super jambes, c’est du plaisir !
Je passe Montlambert, allez 3km et c’est fini ! Je croche et lâche mes dernières forces dans la bataille, je demande à toutes les personnes combien de temps, combien de km il reste? Enfin je tombe sur Candide qui m’attend à 1,5 km du but. C’est une chaleur pas possible dans le village, j’ai l’impression que le soleil m’est tombé sur la tête, jusqu’au bout ce grand raid 73 est rude. Je marche, je cours et je souffre sur ce goudron surchauffé ! Le clocher, c’est Cruet , j’y suis, j’arrive en 9h25 bien fatigué et accueilli par les organisateurs, bénévoles et spectateurs !


C’est super ! Je suis fier d’avoir terminé ce trail et de rejoindre au palmarès un trailer comme Ludo Pommeret !

Ce Gr 73 fut chaud, beau, technique mais tellement sauvage !! Je décrirais ma course en un seul mot : GESTION !

4 commentaires:

  1. encore bravo pour cette belle perf , sur une superbe course ! CHAPEAU
    martine VOLAY

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  2. BRAVO Jules !!!
    Bonne récup.

    Sam de Planet Endurance

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  3. Je savais bien que je pouvais compter sur toi,superbe gestion de course maintenant bonne récup et encore bravo champion !!

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  4. bravo pour cette perf

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