4 septembre 2015

En août, soit fatigué!


Depuis quelques années, cela ne veut plus trop passer lors de ces grandes courses de fin août. Trop de fatigue accumulée? Trop de course? Pas de chance? Malade?
Qu'importe mais cela reste un peu frustrant de ne pas voir ces belles lignes d'arrivée.
 
Voici en quelques lignes mon aventure tronquée lors de cet UTMB 2015.
 
1) l'avant course.
 
J’ai senti sur les petites épreuves du mois d'août, de la fatigue et un manque d'énergie et j'ai essayé d'éviter de m'user encore plus en limitant mes sorties et en tentant de me reposer un peu. J'ai néanmoins réussi à me blesser légèrement à la cheville du côté de la Tête aux Vents 10 jours avant mais grâce à de la physio et de la pommade Perskindol, la douleur est presque oubliée 3 jours avant la course.
Il est donc temps de chopper un refroidissement et je me retrouve malade le lundi avec un rhume et quelques poussées de fièvre. Super mais je garde courage et je me soigne à coup de tisane camomille au miel et avec des médicaments à base de plantes. Je suis moyen lors du balisage de Bovine le mercredi et finalement j'arrive à me remettre un peu d'aplomb. De toute façon, tant que je suis sur mes jambes, je serais au départ coûte que coûte! Je suis Candide le jeudi à l'OCC où il fait une jolie course et gagne le challenge Tvsb/OCC. J'ai aussi énormément de plaisir à voir et accueillir mes clients des stages de l'été qui terminent leur épreuve. Je passe aussi voir 2-3 connaissances sur le salon et je vais au meeting des coureurs Julbo. Merci Lucie pour les nouvelles Aero! Il est temps de rentrer et de dormir un peu avant le jour J. Vendredi arrive et je reste tranquille à la maison toute la journée avant d'arriver à 17h à Chamonix. C'est déjà l'effervescence et l'ambiance est à la mesure de cet événement. Je me place dans le sas élite et j'attends les 30 dernières minutes avant le départ.
 
Cham - Les Conta
5, 4, 3, 2, 1, c'est parti. C'est immense et les rues de Cham sont bondées. Il faut faire sa place et surtout éviter de chuter. Je suis bien et je trouve mon propre rythme du côté des Gailland. On retrouve le calme jusqu’à l'entrée des Houches où la montée au Delevret commence. Je suis un des premiers à marcher dans mon groupe et je remarque que je n'ai pas une grande énergie pour relancer. J'opte donc pour un bon rythme alternant course et marche. Me voici au pointage du Delevret et la vue est magnifique sur le massif. Je profite de me ravitailler un peu avant le toboggan pour St-Gervais. Je veille à ne pas trop allumer les cuisses et je fais une bonne descente en compagnie de Joe Grant et j’y arrive en 2h pile poil. C'est parfait et je prends 0,5l d'eau pour la suite. Les conditions sont idéales pour courir et je suis étonné d'être ma foi assez bien malgré mon rhume et mon état un peu fiévreux. Je trottine une grande partie de la montée tout en alternant les passages raides avec de la marche. Une mauvaise surprise m’attend avant les Contamines avec un détour peu intéressant et 200m de dénivelés de plus. C'est bof mais me voilà content d'arriver bientôt à la fin de cette partie peu intéressante.
Les Conta - Les Chapieux
Nathalie Mauclair me passe telle une lionne à la sortie des Contamines mais je garde mon rythme en trottinant facilement sans trop me dépenser. Arrive le brasier de Notre Dame de la Gorge où la vraie montagne commence. L'ambiance y est magnifique et j'attaque à grandes enjambées ce chemin romain. Tout est ok et je continue à bon pas vers La Balme. Je rattrape quelques concurrents et je vois les lampes des premiers là-haut dans la montagne. Un peu d'eau à la Balme et en avant pour le Bonhomme. Tous les signaux sont ok et le plaisir est là. Je retrouve encore d'autres coureurs et j'observe la magie de cette nuit en montagne. Pas de courant ici et la traverse jusqu'à la Croix du Bonhomme est assez rapidement effectuée. Il est temps de descendre vite fait bien fait jusqu'au Chapieux. 50km de fait et ça va pas mal! Un coup d'eau et de soupe et c'est parti pour l'Italie.
Les Chapieux - Courmayeur
Calme, il faut rester calme dans cette montée peu intéressante jusqu'à la Ville des Glaciers. Je trottine les 2/3 et marche les parties plus raides. C'est incroyable, tellement pur et tellement belle cette nuit. Je rêve un petit peu et cherche la pleine lune à travers les milliards d'étoiles. Je remarque aussi plein de petites lucioles devant moi dans les derniers mètres de la Seigne. J'attaque tranquillement le col et je suis impressionné de voir plein de trailers courir sur tous les faux plats. Le col s'approche et je laisse passer les frères Camus. Il souffle beaucoup ici et je suis bien avec mon pull long. Un bruit, une génératrice et me voici en Italie. Magique!!! J'apprécie beaucoup ce moment sur ce col fabuleux. Une autre étoile m'attire, c'est le spot des Pyramides Calcaires. Cela grimpe droit dans la pente et c'est dommage de ne pas avoir emprunté le chemin militaire plus à droite qui est bien plus agréable. On fait avec mais je ressens un petit manque d'énergie et je ne suis pas très rapide. Voici cette nouveauté enfin avalée et je me lance prudemment dans ce pierrier en descente. Je préfère préserver ma cheville mais je descends encore assez bien jusqu'au lac Combal. J'ai laissé filer Caroline Chaverot qui s'est à peine arrêté alors que c'est le temps de la soupe pour moi. La montée à l'Arête Mont-Favre est une formalité mais je n'avance pas comme j'aimerais. Je suis assez lent et je limite en m'accrochant à mes bâtons. Je me tords la cheville dans ce début de descente et je ne suis pas au top. Je patiente un peu en assurant et cela redevient mieux à Checrouit. Mes jambes sont déjà très dures à ce moment de la course. Pas normal. Je me laisse glisser à Courmayeur en me tordant encore deux fois la cheville douloureuse.
Courma - Champex
Un court mais bon petit arrêt avec une soupe et un bout de sandwich et je repars doucement de Dolonne en direction de Bertone. Je marche mais pas mal de coureurs courent cette montée à travers Villair. Je trouve enfin un bon rythme de marche et je reprends une allure correcte dans cette ascension qui passe encore assez vite. Me voici au refuge Bertone pour un petit ravitaillement où je croise deux fidèles bénévoles valdôtaines Erika et Sandra. A voir leur visage, je ne dois pas avoir la tête des grands jours. Je continue mon périple sur ce long balcon en direction de Bonatti et je trouve une petite vitesse en trottinant assez bien les plats. Je cours avec un sympathique trailer de Salomon Japon et nous parlons un petit peu. Je suis soulagé de voir le refuge et je reprends une petite soupe à ce point. C'est dur mais je fais avec et je me donne de petit objectif, point par point. Voici Arnuva autour des 7h40. Ca va moyen et je lis sur le visage d'Elena que je n'ai pas une bonne tête. Elle m'encourage et après 4-5 minutes de break, je m'en vais chez moi. J'essaie de trouver un 2ème souffle dans cette belle montée du grand col mais je pioche beaucoup par rapport à d'habitude. Il est enfin temps d'arriver au sommet. Je suis moyen et je me permets 30 secondes de pause sur la table d'orientation. J'ai un bon coup de fatigue et je tente comme je peux de courir un peu et d'allonger le pas.
C'est LA descente de l'UTMB et je ne suis pas là! Je suis collé au chemin et je n'arrive pas à perdre de l'altitude. Au bout d'un moment, je vois enfin l'alpage de la Peule et je continue mon périple sans mes jambes, restées quelques part en Italie. C'est frustrant et long mais je m'accroche un peu et je vois quand même arriver Ferret. Le passage à la Fouly va me faire du bien, enfin je l'espère. Je suis bof et après 5 minutes je repars déjà mais très énervé du poste de la Fouly après un petit clash suite à la stupidité d'une personne! Je suis dégouté mais je repars bien déterminé à liquider cette descente!
Je n'avance plus mais je cours à petit pas et ça avance quand même un peu. Je suis en phase d'explosion mais je ne le sais pas encore. Je peine de plus en plus et je dois commencer à marcher pour me concentrer sur le sentier. Lucide mais pas bien avec la tête qui tourne!
J'ai l'impression de voir Candide dans tous les coins de la Crête de Saleinaz mais il n'y a personne. Pas bon et je marche maintenant à 2km/h pour me concentrer et limiter les maux de tête. J'ai quelques vertiges et c'est la merde.
Je n'arrive pas à me ressaisir et je pense juste à arriver à Champex pour faire le point. Les Arlaches, Issert, je marche tout. Mauvais, mais il n’y a pas le choix. J'attaque avec l'énergie restante la grimpée à Champex pas par pas. Je ne suis pas bien et je dois ralentir et me poser plusieurs fois. Candide vient à ma rencontre pour veiller sur moi dans les derniers mètres. Dans ma tête, je sais que je vais subir un gros coup d'arrêt à Champex et j'ai peur de Bovine dans mon état moyen. Dépité, je rentre dans la tente de Champex et je vais de suite voir un médecin. Le corps va encore bien mais j'ai mal à la tête et aux jambes.
 
J'attendrai plus d'une heure à hésiter, me reposer et réfléchir avant de jeter l'éponge ici. Trop chaud et pas raisonnable de continuer dans mon état.
C'est fini pour cet UTMB, fini pour pas m'esquinter et repartir vite du bon pied.
Déçu mais pas abattu!
 
Je reviendrai pour une revanche!!!
Bye bye UTMB

Photos maindru privés et personnelles

2 commentaires:

  1. Bonne recup Jules, tu étais pourtant bien dans la montée sur la Balme mais bon tu le sais mieux que personne l'ultra n'est pasvune science exacte.

    RépondreSupprimer
  2. Bravo et on se réjouit de la revanche !
    Jules reste encore l'idole d'Ulysse :-)

    RépondreSupprimer