3h45, le réveil est difficile. Je
m’habille rapidement et après avoir ingurgité mon petit déjeuner, je pars pour Cruet, lieu de départ de ce GR73.
J’arrive juste juste sur la ligne de départ à 4h50, je vais pointer et je file
vite au petit coin. 5h, c’est parti ! Je me place bien devant et je vois
Frédéric Fuss partir à toute vitesse sur ma droite. Je laisse faire et je garde
mon rythme dans les vignes, ça part à bon rythme mais je suis assez bien.
Soudain dans une petite descente, j’aperçois le premier derrière le quad sur
une route 50m plus haut. Mince on n’est pas sur le bon chemin, je préviens les
autres coureurs et nous remontons dans la bonne direction à travers les vignes.
Encore quelques kilomètres roulant et j’attaque la montée à la Roche du
Guet. Alors que d’autres trailers
courent, de mon côté je monte à grandes
enjambées avec mes bâtons. Ca va pas mal et nous faisons un petit trou avec 2
coureurs quelques minutes derrière Frédéric et Stéphane Evêques- Mourroux. Peu
avant le sommet, nous retrouvons Stéphane qui s’est un peu égaré et nous
passons au sommet à 5 minutes du 1er.
Comme l’an dernier la crête du
Montgelas est assez longue et demande pas mal de relance et c’est après une
grosse montée pendant la descente et une traversée dans les prés trempés que
nous arrivons au premier ravito après 20km à la Thuile. Nous sommes 3 et déjà à
une dizaine de minutes derrière l’homme de tête. Je prends bien le temps de me
ravitailler car je sais la journée encore très longue.
C’est reparti pour la nouvelle
partie vers la pointe de la Galoppaz via le Pic de la sauge. Après une petite
montée à la sortie de la Thuile et un passage sur route 4x4, nous sommes
toujours les 3 ensembles avec Matthieu et Stéphane. La nouvelle partie est très
raide et je fais le rythme dans cette montée, toutefois je pioche un peu dans
les gros pourcentages... Après cette interminable ascension, nous voici au pic
de la Sauge où il reste encore un petit bout pour la Gallopaz droit devant
nous. Je profite d’admirer un peu le paysage et j’aperçois tout d’un coup
Frédéric juste devant sur la crête. Quelle surprise, je regarde les écarts et
nous sommes plus qu’à 4 minutes de lui au sommet. La descente est bien gérée et
je suis heureux d’arriver à un petit point d’eau. Je bois bien et on me remplit
le camelbak avec l’eau du ruisseau, erreur ! C’est reparti pour la bonne
montée pour les chalets de la Buffaz. Je me dis que je vais essayer d’accélérer
un peu pour voir la réaction de mes 2 acolytes. Je remarque rapidement que je
n’ai pas la giclette habituelle et je monte comme un bon diesel. La descente
est bien maîtrisée malgré quelques passages dans la boue et c’est donc à 3 que
nous arrivons au ravitaillement des Aillons au km 42. Je prends le temps de changer
de sac et de boire une soupe et du coca. Sous la tente de ravitaillement, j’ai
chaud, je suffoque. C’est reparti pour le juge de paix de ce GR73, le grand
Colombier où l’an dernier j’avais bien creusé les écarts.
Les jambes sont bien mais j’ai un
peu de peine à allonger ma foulée sur le bord de la route. Au début de la
montée Matthieu fait le rythme, je le suis mais après 15 minutes de montée je
n’arrive pas à tenir son rythme. C’est le début d’une longue galère, pendant
toute la montée je cherche mon rythme et je n’avance pas. J’essaie de boire et
manger mais rien de passe, c’est mauvais signe. A la sortie de la forêt, je ne
relance même plus sur un petit plat. Pourtant Matthieu n’est pas du tout loin.
J’arrive enfin au col de la Cochette, c’est-à-dire à 300m du sommet du Gd
Colombier. Je lève les yeux et j’aperçois Frédéric et Matthieu sur l’arête. Ils
ne sont pas loin et je me dis que tout est possible. Mais rien, rien dans les
jambes et je me traîne comme je peux jusqu’au sommet. Au sommet, je me pose et
je sens que ça ne va vraiment pas. Stéphane me rejoint et je repars à 2km/h
dans la descente. Sur les plats je ne veux plus et je marche ! Stéphane
s’est trompé alors je lui fais signe de remonter sur le bon chemin. Nouveau
passage au col de la Cochette et j’essaie de manger une barre mais ce n’est pas
possible. Pourtant je vois les 2-3 et 4ème juste devant moi mais
impossible d’accélérer, je suis raide ! On m’encourage mais la descente
sur les chalets de la Fullie est un supplice et je ne trottine presque plus. Je
n’ai plus de plaisir et cela est la base de ma passion pour le trail. J’arrive donc
au chalet où je vois ma maman montée pour m’encourager. J’essaie de boire un
peu d’eau et de m’asseoir mais rien à faire. Je repars et après 200 m je m’arrête
dans une clairière. Je me sens oppressé et terriblement fatigué. Je reste assis
10 minutes pour essayer de mieux respirer mais la tête n’y est plus. Que
faire ? Je connais trop bien la fin du parcours et avec cette chaleur je
prends la sage décision de stopper, d’abandonner au km 57!
Sur le moment, je suis déçu car
cette course me tenait à cœur mais le lendemain je ne regrettais pas ma
décision avec l’envie de me rattraper à la prochaine course !
Ce n'est pas drôle d'abandonner mais il faut savoir se préserver car ta saison est encore longue
RépondreSupprimerDidier.