29 mai 2012

Récit GR73: chronique d’un abandon !



3h45, le réveil est difficile. Je m’habille rapidement et après avoir ingurgité mon petit déjeuner,  je pars pour Cruet, lieu de départ de ce GR73. J’arrive juste juste sur la ligne de départ à 4h50, je vais pointer et je file vite au petit coin. 5h, c’est parti ! Je me place bien devant et je vois Frédéric Fuss partir à toute vitesse sur ma droite. Je laisse faire et je garde mon rythme dans les vignes, ça part à bon rythme mais je suis assez bien. Soudain dans une petite descente, j’aperçois le premier derrière le quad sur une route 50m plus haut. Mince on n’est pas sur le bon chemin, je préviens les autres coureurs et nous remontons dans la bonne direction à travers les vignes. Encore quelques kilomètres roulant et j’attaque la montée à la Roche du Guet.  Alors que d’autres trailers courent, de mon côté  je monte à grandes enjambées avec mes bâtons. Ca va pas mal et nous faisons un petit trou avec 2 coureurs quelques minutes derrière Frédéric et Stéphane Evêques- Mourroux. Peu avant le sommet, nous retrouvons Stéphane qui s’est un peu égaré et nous passons au sommet à 5 minutes du 1er.

Comme l’an dernier la crête du Montgelas est assez longue et demande pas mal de relance et c’est après une grosse montée pendant la descente et une traversée dans les prés trempés que nous arrivons au premier ravito après 20km à la Thuile. Nous sommes 3 et déjà à une dizaine de minutes derrière l’homme de tête. Je prends bien le temps de me ravitailler car je sais la journée encore très longue.
C’est reparti pour la nouvelle partie vers la pointe de la Galoppaz via le Pic de la sauge. Après une petite montée à la sortie de la Thuile et un passage sur route 4x4, nous sommes toujours les 3 ensembles avec Matthieu et Stéphane. La nouvelle partie est très raide et je fais le rythme dans cette montée, toutefois je pioche un peu dans les gros pourcentages... Après cette interminable ascension, nous voici au pic de la Sauge où il reste encore un petit bout pour la Gallopaz droit devant nous. Je profite d’admirer un peu le paysage et j’aperçois tout d’un coup Frédéric juste devant sur la crête. Quelle surprise, je regarde les écarts et nous sommes plus qu’à 4 minutes de lui au sommet. La descente est bien gérée et je suis heureux d’arriver à un petit point d’eau. Je bois bien et on me remplit le camelbak avec l’eau du ruisseau, erreur ! C’est reparti pour la bonne montée pour les chalets de la Buffaz. Je me dis que je vais essayer d’accélérer un peu pour voir la réaction de mes 2 acolytes. Je remarque rapidement que je n’ai pas la giclette habituelle et je monte comme un bon diesel. La descente est bien maîtrisée malgré quelques passages dans la boue et c’est donc à 3 que nous arrivons au ravitaillement des Aillons au km 42. Je prends le temps de changer de sac et de boire une soupe et du coca. Sous la tente de ravitaillement, j’ai chaud, je suffoque. C’est reparti pour le juge de paix de ce GR73, le grand Colombier où l’an dernier j’avais bien creusé les écarts.


Les jambes sont bien mais j’ai un peu de peine à allonger ma foulée sur le bord de la route. Au début de la montée Matthieu fait le rythme, je le suis mais après 15 minutes de montée je n’arrive pas à tenir son rythme. C’est le début d’une longue galère, pendant toute la montée je cherche mon rythme et je n’avance pas. J’essaie de boire et manger mais rien de passe, c’est mauvais signe. A la sortie de la forêt, je ne relance même plus sur un petit plat. Pourtant Matthieu n’est pas du tout loin. J’arrive enfin au col de la Cochette, c’est-à-dire à 300m du sommet du Gd Colombier. Je lève les yeux et j’aperçois Frédéric et Matthieu sur l’arête. Ils ne sont pas loin et je me dis que tout est possible. Mais rien, rien dans les jambes et je me traîne comme je peux jusqu’au sommet. Au sommet, je me pose et je sens que ça ne va vraiment pas. Stéphane me rejoint et je repars à 2km/h dans la descente. Sur les plats je ne veux plus et je marche ! Stéphane s’est trompé alors je lui fais signe de remonter sur le bon chemin. Nouveau passage au col de la Cochette et j’essaie de manger une barre mais ce n’est pas possible. Pourtant je vois les 2-3 et 4ème juste devant moi mais impossible d’accélérer, je suis raide ! On m’encourage mais la descente sur les chalets de la Fullie est un supplice et je ne trottine presque plus. Je n’ai plus de plaisir et cela est la base de ma passion pour le trail. J’arrive donc au chalet où je vois ma maman montée pour m’encourager. J’essaie de boire un peu d’eau et de m’asseoir mais rien à faire. Je repars et après 200 m je m’arrête dans une clairière. Je me sens oppressé et terriblement fatigué. Je reste assis 10 minutes pour essayer de mieux respirer mais la tête n’y est plus. Que faire ? Je connais trop bien la fin du parcours et avec cette chaleur je prends la sage décision de stopper, d’abandonner au km 57!

Sur le moment, je suis déçu car cette course me tenait à cœur mais le lendemain je ne regrettais pas ma décision avec l’envie de me rattraper à la prochaine course !

1 commentaire:

  1. Ce n'est pas drôle d'abandonner mais il faut savoir se préserver car ta saison est encore longue
    Didier.

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